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Photo du rédacteurFrançois Morin

Lettre de recommandation, WTF ?



A qui ?


  • Recommandation académique ou professionnelle, cela vous est en général indiqué. Si cela ne l’est pas, soyez attentif à l’orientation du programme auquel vous postulez : professionnalisant ou très académique.

  • Soyez attentif également aux compétences que vous souhaitez faire apparaître : si le programme exige une forte compétence en mathématiques, il est sans doute pertinent d’appuyer cette compétence et de choisir un professeur de maths.

  • Personne connue mais qui vous connaît peu ou personne peu connue mais qui vous connaît bien ? Cruel dilemme. Si le recommandant n’est pas seulement connu mais connu spécifiquement de la direction du programme ET très pertinent vis-à-vis du programme, alors c’est sans doute un atout. Exemple : vous postulez à l’Ecole de droit de Sciences Po pour faire du droit public et vous avez une lettre d’un éminent professeur de droit public d’Assas, forcément connu du jury et terriblement pertinent sur le sujet. Pour le reste, privilégiez la qualité de la recommandation : il faudra à mon sens privilégier une lettre dense, documentée, exemplifiée d’un recommandant x impliqué et engagé comme allié, à vos côtés, à une lettre expéditive, bourrée de généralités d’un professeur connu.


Comment ?


  • Prenez-vous y à l’avance, et même bien au delà de ce que vous imaginez. Pour le recommandant, qui peut être très occupé mais aussi très sollicité par d’autres postulants, ce travail n’a rien de prioritaire. Les lettres de recommandation font partie des toutes premières étapes de votre candidature, bien en amont des lettres de motivation et autres écrits. Prenez-vous y trois mois à l’avance si vous pouvez !


  • Briefez le recommandant ! Cette démarche peut vous surprendre; elle est pourtant un gage de qualité de la lettre et de simplification du travail du recommandant. Comme votre recommandation doit être fournie, documentée, il est nécessaire que ce dernier ait la matière suffisante et rapidement sous la main au moment de l’écriture. Je vous rappelle que du point de vue du recommandant, ce n’est pas le travail de sa vie et probablement même que ça l’ennuie. Par ailleurs, n’oubliez pas qu’il y a toujours une énorme asymétrie d’information entre vous et lui : vous n’avez que quelques professeurs ou maîtres de stage; lui a peut-être des centaines d’élèves ou collaborateurs; autant dire qu’il a peu ou pas de souvenir précis de ce que vous avez fait ensemble. Voici ce que vous devriez pouvoir faire :

  1. Le rencontrer. Allez le voir, physiquement si possible (ça solennise la demande, cela vous montre concerné) et expliquez-lui votre démarche. Mettez en avant l’objectif, qui vous tient particulièrement à coeur (intégrer le programme) pour qu’il mesure votre ambition et perçoive clairement l’enjeu de la recommandation. Expliquez-lui ensuite pourquoi sa recommandation est terriblement pertinente (en rapport avec les exigences/attentes du programme); l’objectif est au passage de le valoriser dans ce rôle de recommandant, de créer une sorte de communauté de destin entre vous et lui (c’est grâce à lui que vous allez pouvoir avancer). Assurez-vous de ses intentions, mesurez-les. Vous pouvez lui dire que pour cette candidature vous avez besoin d‘avoir un soutien sans faille et que vous aimeriez s’avoir s’il est en mesure de faire une recommandation très positive vous concernant. A ce stade, vous allez pouvoir juger si vous avez ou non un allié. Si vous sentez que l’engagement n’est pas très fort, vous n’êtes pas obligé de passer à l’étape d’après (surtout s’il ne s’agit pas d’une lettre à rédiger et que vous pourrez écarter le moment venu mais d’un formulaire à remplir envoyé directement par le programme). Et vous cherchez un autre recommandant, plus fiable.

  2. Lui donner un petit mémo (exemple en PJ, tout en bas). Préparez une page avec tous les éléments qui pourront documenter la recommandation et donc lui faciliter la tâche et rendre votre lettre plus solide : rappel du programme demandé, des exigences de ce programme en termes de qualités et compétences attendues (sous-entendu, c’est sur ces points qu’il faudra insister dans la lettre), avec pourquoi pas un petit paragraphe expliquant en quoi ce programme est pertinent pour vous et vous permettra de parvenir à votre projet (après l’excellente formation que vous venez de suivre, évidemment !), projet professionnel, rappel des périodes exactes de travail en commun, rappel des notes obtenues, des projets sur lesquels vous avez travaillé, tout élément susceptible de documenter sa démonstration. Vous pouvez joindre votre CV à ce mémo. Envoyez-lui également le mémo (+CV) par mail; il aura plus de facilité à mettre la main dessus le moment venu.

  3. L’engager sur une échéance. Posez-lui la question du temps : « D’ici combien de temps pensez-vous pouvoir réaliser cette recommandation ? ». C’est bon ! Ainsi, dans son cerveau, est gravée une échéance, même s’il ne s’y tient pas, il aura au moins une notion temporelle. S’il vous demande une échéance, prenez toujours une belle marge, d’un mois si possible / date-butoir de candidature.

  4. Le remercier chaleureusement. Exprimez votre gratitude. La recommandation est un acte chronophage et gratuit pour votre recommandant. 


Tout cela fait, vous voilà plutôt bien parti !


  • Ecrivez la lettre. Parfois, et même très souvent, les recommandants vous demandent carrément de rédiger une lettre. Quand je vous dis que les gens n’ont pas le temps ou ne jugent pas ce travail prioritaire ! Ils vous le demandent aussi parce que vous êtes détenteur de l’information (eux se rappellent peu de vous ou de vos actions, en tout cas, moins que vous !). Ne soyez donc pas surpris si on vous le demande et prenez-le plutôt comme une opportunité. Attention à un point : vous avez un style, un vocabulaire, une syntaxe qui vous est propre. Veillez à ce que ceux-ci diffèrent avec vos propres écrits, enfin ceux que vous êtes censés écrire vous-même (lettre de motivation par exemple).


  • Relancez ! Si vous voyez que la recommandation tarde à venir, n’hésitez pas à relancer. Gentiment bien sûr et pas en mode « je demande des comptes ». Si vous n’avez pas de réponse, plutôt que de multiplier les emails, qui seront pris alors comme du harcèlement, faites plutôt un détour par un amphi ou une salle de cours dans lequel le professeur donne un cours; un grand sourire et votre présence physique devrait arranger les choses. S’agissant d’un professionnel, vous pourriez très bien « passer par là, et vous arrêter ».


Quoi ?


Il y a 4 points fondamentaux que l’on doit retrouver dans la lettre. Il peuvent être mixés, notamment la 2e et la 3e partie.


  • La qualité du recommandant. Doivent clairement être indiqués son identité, ses fonctions, de possibles éléments de contexte permettant de visualiser la nature ou la consistance de ses fonctions. Mais aussi la nature de sa relation avec vous, comment il vous connaît, dans quelles circonstances il a travaillé avec vous et combien de temps.

  • Vos compétences et réalisations. Dans ce paragraphe, sont mises en évidence vos compétences, vos expériences et vos réalisations : résultats universitaires, projets de recherche, expérience professionnelle pertinente, compétences en matière de leadership et tout autre point fort en rapport avec le programme au lequel vous postulez. Veillez surtout à ce que soient inclus des exemples, des chiffres, des données utiles. Autant de preuves concrètes du propos (d’où l’importance du mémo si vous ne rédigez pas la lettre vous-même). Cette partie vise à livrer la matière de laquelle vont être extraites les qualités dans la partie d’après. Avant de parler des qualités, le jury doit visualiser vos réalisations.

  • Vos qualités et aptitudes constatées. Explicitées et exemplifiées.

  • Votre potentiel et donc la pertinence du programme demandé. Mentionner le potentiel de croissance et de réussite professionnelle à moyen/long terme et dans le programme à court terme. Evocation possible de votre apport concret au programme. Enfin, chaude recommandation et soutien apporté dans le cadre de la candidature.


Questions 


Comment faire si je compte utiliser une même lettre pour plusieurs programmes ?


Deux solutions. Soit vous demandez une lettre générique. Enfin, générique ne veut pas dire complètement décontextualisée : elle vous recommandera pour un « programme de finance exigeant ». Cela passera donc pour tous les programmes de finance auxquels vous postulerez. Soit vous expliquez à votre recommandant que vous aimeriez avoir une lettre par programme auquel vous postulez. Dans ce cas, indiquez clairement les programmes visés dans votre mémo, pour que le recommandant n’ait qu’à changer le nom du programme. Vous pouvez aussi lui proposer de dupliquer la lettre vous-même en changeant les données concernant le programme seulement et de lui transmettre les fichiers pour signature.


Mon professeur ne s’exprime pas en anglais et on me demande une lettre en anglais. Comment faire ?


Vous pourriez lui demander de la faire traduire par un logiciel en ligne. Problème : il peut y avoir des erreurs de traduction. La meilleure solution est encore de lui proposer qu’il vous soumette la lettre en français, de la traduire et de lui soumettre la lettre à nouveau pour signature. Si vous êtes pris par le temps, vous pouvez envoyer au programme, dans le même PDF, la version française (1ere page) et la version traduite par vos soins (2eme page); la version française représentant le document authentique.





François Morin

Coach Admissions

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