Deux de mes élèves cette semaine m’appellent à l’issue de leur entretien de motivation avec un sentiment de demi-satisfaction. Oui, ils ont parlé avec le jury de beaucoup de leurs points-clés, expériences, centres d’intérêt, projet, l'essentiel a été dit mais sur la forme, c'était plat. Le jury n’avait pas de panache, il ne créait aucune difficulté. Bref, sentiment qu'ils n’ont pas emballé le jury, que l’absence de challenge est une marque de possible désintérêt du jury.
C’est possible. Le jury tire rarement sur les ambulances. Si vous n'êtes pas bon, eh bien le jury se met en service minimum, vous laisse parler et reprend de l’énergie pour le candidat suivant. Par contre, si vous avez des contenus de qualité, que vos entraînements antérieurs ont été positifs et que vous êtes confronté à ce genre de situation, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
D’abord, quand on a dans son jury deux auditeurs, il ne faut pas s’attendre à un entretien totalement baroque ! Dit autrement, le profil du jury détermine largement le type d’entretien que vous allez avoir. Et, comme dans la vraie vie, il y a des personnes plus ou moins enthousiastes ou originales. Ce n'est pas pour autant que le jury ne fait pas son job et n'évalue pas correctement votre candidature.
Ensuite, le jury peut avoir des coups de mou. Il peut être assez inégal sur une journée. Il arrive qu’il laisse plus de place à l'expression libre du candidat, sans le contrarier. D'ailleurs, si le candidat livre des contenus intéressants, il est sans doute très content de l’écouter. Donc, ce que vous percevez comme une absence du jury est peut-être le signe que ce que vous dites l’intéresse; il vous laisse donc parler. Et c'est vrai aussi sans coup de mou !
Enfin, et j’en fais l'expérience très souvent, quand je forme mes élèves aux entretiens, je tiens absolument à les préparer aux questions les plus difficiles, aux situations les plus déstabilisantes pour laisser le moins de place possible au hasard. Forcément, le jour J, l’entretien peut avoir moins de saveur; et même, de façon assez générale, il a moins de relief qu’à l’entraînement. D’où ce sentiment de connaître un moment « plat », les « mortes eaux ».
Mortes eaux ou eaux vives, il faut faire abstraction. Ce qui compte, c'est le contenu !
François Morin
Coach Admissions
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