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Photo du rédacteurFrançois Morin

Dilemme : étudier le business tout de suite ou plus tard ?



Un sujet revient de plus en fréquemment. Il y a là sans doute un effet de génération. Certains d’entre vous sont pris en étau entre une double exigence : celle de s’adonner, après le bac, à l’apprentissage d’une discipline qu’ils aiment (la psychologie, la philosophie, l’histoire, le dessin, le design, les maths…) et l’envie de très bien gagner leur vie. Etau, parce qu’ils savent que la discipline coup de coeur n’est sans doute pas pourvoyeuse de la sécurité financière escomptée. 


Et, je le constate, trop souvent ladite discipline est mise au rebut ; le réalisme économique l’emporte, et des études business sont choisies après le bac. Les parents sont au passage rassurés. Soyons clairs, c’est une première possibilité : concentrer ses études sur la partie business et réserver sa discipline coup de coeur à un apprentissage personnel. Exemple : vous intégrez un bachelor en business et en parallèle, vous cultivez votre intérêt pour la psychologie, par des lectures intenses, la participation à des conférences, des cours en audition libre. Vous pouvez être très calé sur le sujet, avoir une forte expertise, que vous développerez seul ou presque. Inconvénient : il vous manquera la reconnaissance officielle, celle du diplôme et qui, si ce centre d’intérêt prend une place importante dans votre future carrière, pourrait être nécessaire.


Une deuxième possibilité existe. Celle de combiner les deux. Plusieurs bachelors orientés business offrent la possibilité de suivre un cursus parallèle dans une discipline spécifique. On en trouve quelques-uns en France, notamment business-droit. Mais c’est en Grande-Bretagne, aux USA et au Canada, entre autres, que l’association de majeures et mineures, que l’existence de double cursus, sont les plus développés. Autre possibilité, vous vous inscrivez à l’Université en parallèle de votre business school; double inscription. D’un point de vue logistique, cela risque d’être corsé et peu de personnes parviennent à maintenir les deux sur longue période. Les cours à distance pour la discipline coup de coeur sont une solution; beaucoup d’universités ont développé des programmes diplômants en ligne. Attention également, les doubles cursus ont le désavantage de vous faire courir deux lièvres à la fois. Résultat ? Les résultats académiques sont moins bons dans les deux domaines et cela obère vos chances d’intégrer un bon master ensuite. 


Surtout existe une troisième possibilité, trop souvent négligée, à tort, car c’est la plus qualitative. Si vous êtes intéressé par des études de psychologie après le baccalauréat, que c’est ce qui vous passionne, au point où vous pensez vous y investir intensément et être fort dans ce domaine, faites des études en psychologie ! Tant qu’à faire et si vous en avez la possibilité, visez les meilleures universités du monde dans cette discipline, Harvard, Oxford, Cambridge, UCL. Votre bachelor en psychologie vous dotera d’une compétence solide, d’une expertise reconnue et vous permettra ensuite d’intégrer un excellent Master in Management dans les meilleures business schools. Vous en doutez ? Si vous étiez recruteur d’un MiM, recruteriez vous en priorité des personnes qui ont déjà une compétence générale en business (qui risque de faire doublon avec le MiM) ou des personnes qui ont une expertise reconnue qui, complétée d’une formation business, va créer une forte valeur ajoutée dans l’entreprise ? Zéro doute possible. J’ajoute à cela que cinq années d’études de business, c’est très très long. Et cela ne forge pas un socle intellectuel équivalent à trois ans d’université + deux ans de business. Sans compter que deux années sont bien suffisantes pour se doter d'une compétence business !


Oui le plaisir d’étudier ce que l’on aime peut rendre fort, bien plus fort ! L’arbitrage vers le business après le bac n’est pas le meilleur calcul quand on est en mesure et qu'on a très envie d’acquérir une solide expertise dans un domaine, quel qu’il soit, aussi éloigné puisse-t-il paraître du business. Le business, ensuite, prend tout car le business est partout.

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