Il y avait un temps, pas si lointain, où les universités et grandes écoles avaient leurs propres épreuves d’admission. Plus littéraires dans l’ensemble, avec des épreuves écrites, des dissertations. Elles sont devenues fainéantes et ne s’embarrassent plus avec des épreuves maison, qu’il faut inventer, actualiser et gérer. Si ce n’était que cela ! Elles sont aussi devenues moutonnières, agies certes par une force extérieure : celle des certifications et donc des classements. Les grandes certifications ont besoin d’étalons de mesure universels, permettant d’évaluer le niveau d’entrée des candidats. De ces certifications dépendent les classements, qui sont loin d’être des investigations poussées mais le résultat d’un agrégat d’informations, dont le niveau d’entrée des candidats. Voilà comment les business schools en particulier ont complètement abandonné l’idée de recruter les candidats les plus pertinents, et avec des intelligences non mesurées par des tests génériques, au profit d’un recrutement simple, robotique. Elles vous diront que le GMAT n’est qu’un élément de la sélection, un premier filtre et que l’entretien permet d’évaluer la personnalité. C’est vrai. Mais elles auront évacué, en premier filtre, pas mal de candidats dont l’intelligence sociale ou le savoir n’aura pas été jaugé. Le GMAT a l’injustice des procédures uniques. Procédures iniques.
Vous venez de recevoir votre score de 450 et vous voilà donc en mauvaise posture pour intégrer un Master. En préambule, on ne va pas se mentir, cela vous ferme des portes; vous le savez déjà. Y a-t-il des raisons d’être optimiste ? Oui.
La première est que des programmes équivalents à ceux auxquels vous postulez ne demandent pas de GMAT. Certains directeurs de programmes ont compris l’imperfection ou l’injustice de ce test et n’en font pas une condition d’admission. Parmi les MSc, les masters en finance sont les plus demandeurs de GMAT. Et pourtant, certains masters comme celui de l’ESCP, classé parmi les tous meilleurs mondiaux, n’en demandent pas. Elargissez donc le champ de vos candidatures, postulez dans d’autres pays, d’Europe ou du monde, où l’usage du GMAT est moins répandu (Chine, Singapour par exemple). En France, pensez aux universités, qui détiennent des formations très renommées parfois et qui font rarement appel au GMAT. Aux écoles d'ingénieurs aussi : savez-vous que Polytechnique, pour rester en finance, recrute en MSc sans GMAT ? Conséquence logique, ces programmes sont souvent plus demandés car sollicités non seulement par les mal pourvus en score de GMAT mais en plus par tous les retardataires qui n’ont pas le temps de préparer le test. Et pour les MBA et MiM, peu de salut en dehors du GMAT car l'écrasante majorité des programmes demande le test.
La deuxième est qu’il y a un écart entre les scores d’entrée affichés et les plus petits scores entrants. Un programme qui annonce un score moyen à 700, recrute en fait des profils jusqu’à 620-630, pourvus qu’ils en vaillent la peine par ailleurs. Donc si vous avez de l'artillerie lourde dans votre CV (expérience professionnelle, implications, intérêts, nationalités...), cela peut compenser.
La troisième est que beaucoup de programmes demandent le GMAT mais n’en font pas un élément discriminant; il est un élément d’évaluation parmi d’autres. Il est connu que les profils littéraires ou juridiques ont des GMAT plus faibles par exemple. Or, il peut être néanmoins important pour le programme de recruter ces profils; il devra donc composer avec des scores de GMAT inférieurs. Plus difficile d’être excusé si vous êtes ingénieur ou scientifique; les niveaux de GMAT attendus sont supérieurs.
La quatrième est une invitation à élargir votre horizon et une bonne occasion d’interroger votre réelle motivation à intégrer ces programmes qui mettent une barrière avec le GMAT. Etes-vous certain que c’est dans ce domaine que vous voulez étudier ? Le GMAT est particulièrement demandé et regardé pour les programmes en finance par exemple. Etes-vous certain que cette voie est la vôtre ? Car l’utilisation du GMAT comme outil de sélection donne un indice sur la nature du public présent dans ce master, comme sur le contenu du master. Est-ce ce que vous recherchez vraiment ?
Enfin, la cinquième est qu’un GMAT se prépare. J’ai vu des étudiants partir de 450 et terminer à 700, moyennant des mois de travail, parfois beaucoup d’argent. Anticipez toujours votre préparation du GMAT, débutez idéalement un an avant vos candidatures. Si vous vous restreignez aux écoles françaises, passez le Tage-Mage, vous pourriez être gagnant au change.
François Morin
Coach Admissions
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