
La personnalité est un des éléments d’évaluation de la plupart des entretiens d’admission dans les grandes écoles françaises et universités européennes. Cette notion n’est pas simple à appréhender. Le Robert définit la personnalité comme « ce qui différencie une personne de toutes les autres ». Certes, mais cela ne nous dit rien sur le fond. C’est une sorte de sédimentation d’expériences, de savoirs, ayant forgé des traits singuliers, des compétences parfois même des éléments de caractère. La personnalité, vu des établissements d’enseignement supérieur, est une sorte de supplément d’âme, qui peut venir couronner très favorablement une candidature. Couronner car elle s’ajoute aux trois fondamentaux : le dossier (résultats, expériences), les qualités générales attendues et la motivation pour le programme.
Mais parfois, la singularité est si forte, soit par l’originalité, soit par l’intensité, qu’elle fait oublier la faiblesse de certains fondamentaux. Je pense à Augustin, étudiant de Dauphine présentant le concours de l’X en admission parallèle, m’appelant après son admissibilité pour me dire qu’il était sur le point de ne pas aller aux oraux parce que son niveau en physique était trop faible. C’était effectivement son point faible. Dans le même temps, il était quasi-professionnel de piano, était passionné d’ornithologie et de bioacoustique. L’originalité et l’intensité de ses engagements était telle que je lui ai fait comprendre que, même dans un oral de culture générale scientifique, il aurait l’occasion d’évoquer ces sujets et pourrait obtenir un avantage comparatif fort. Sa sensibilité était juste incroyable. C’est ce qui s’est passé et il est ressorti avec la note de 20/20, de quoi compenser la physique et faire son admission à l’X.
Il y a beaucoup d’exemples de la sorte. Je pense à Arthus, cette année, admis à CentraleSupelec et à l’X, ayant raté ses maths à CentraleSupelec ou eu quelques difficultés fortuites aux oraux de spécialité de l’X. Sa personnalité, là encore faite d’originalité de ses intérêts et d’intensité de ses connaissances, a tout emporté, avec un 18/20 en entretien à l’X. Je pense également à Baptiste, élève de terminale, postulant aux business schools (IE, ESCP). Avec une vraie faiblesse académique et des résultats malheureux au bac de français, son intérêt poussé pour l’aéronautique, son implication comme secouriste, sa pratique assidue de sports originaux comme le hockey sur glace et le crossfit ou encore son premier travail à l’étranger à seulement 17 ans ont donné à voir une personnalité engagée dans l’action et incroyablement audacieuse. Cela s’est ressenti jusque dans sa posture en entretien, entreprenante et passionnée. Résultat : admission à l’ESCP et à l’IE !
En bref, la personnalité a le pouvoir d’être bien plus qu’un supplément d’âme. Elle peut parfois renverser la table. A cultiver !
François Morin
Coach Admissions
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