François Morin
Des pièges en entretien ? Si peu !
L’entretien est, pour vous candidat, un objet non-identifié, dont vous vous préoccupez généralement sur le tard et qui a tous les atours d’un traquenard ou d’un mauvais moment à passer. J’admets qu’il y a plus agréable; mais pas de quoi oublier le caractère essentiel de l’entretien : l’échange. Et à ce titre, l’entretien n’est pas un lieu piégé. Vous pouvez écouter les légendes urbaines, ce qui se dit, les bruits çà et là mais vous amasserez beaucoup de fausses idées.
L’entretien n’est pas un piège. Et je ne cherche surtout pas à vous rassurer, juste à vous livrer la vérité. C’est en cela que mon discours se détache entièrement des propos rassurants tenus par les établissements qui vous lâchent sans cesse : « Ne vous inquiétez pas, mon petit, il ne vous arrivera rien », juste pour vous mettre en confiance et parce qu’ils ne peuvent vous dire qu’ils vont vous assassiner le jour J.
Explications
Le jury veut que vous gardiez une bonne image de lui. Et à travers lui de l’institution qu’il représente. C’est d’autant plus vrai que le programme n’est pas très convoité. Le jury est autant à la recherche d’étudiants que vous êtes à la recherche d’un programme.
Ce n’est pas en vous installant dans une ambiance piégeuse qu’il accèdera à votre personnalité. Cela peut fonctionner parfois. Mais vouloir imposer une telle ambiance, c’est prendre le risque de passer complètement à côté de vous, du fait du stress généré.
Ce que vous percevez comme piège ne l’est pas, dans la plupart des cas. D’un côté le jury se veut malin parce que, le pauvre, il a très peu de temps pour faire son choix. Alors il gratte, il creuse. Et vous, vous percevez cela comme du vice, du malintentionné alors qu’il n’y a que précipitation pour essayer de percer en un temps record une personnalité. De l’autre, vous avez tendance à voir des pièges là où vous devriez voir de l’impréparation de votre entretien. Vous avez la fâcheuse tendance à désigner comme piège des moments qui vous mettent mal à l’aise… du fait de votre manque de préparation. Mais ça, ça ne s’appelle pas des pièges !
Alors pourquoi cette idée est-elle courante ?
L’entretien du fantasme